Retable














Collaboration avec Adam Baillon, 2022

Ce polyptyque est une tentative de fixer les deux préoccupations du quotidien des habitants de mon village d’origine du nord du Portugal : la religion et la nourriture. L’agriculture est en effet l’occupation première de la plupart des habitants et la religion la chose la plus prégnante dans leur quotidien. L’oeuvre est composée de quatre panneaux, d’anciennes fenêtres récupérées de la maison familiale. Sur ces battants de fenêtres, sont apposées par transfert de photocopies laser des photographies de la devanture du supermarché le plus proche. Brûlées par le soleil, elles deviennent des images du délabrement ambiant d’une région vieillissante et délaissée. La tentative réalisée ici est celle de la mise en image d’une dissonance entre des images mercantiles de réclames, qui envisagent le pain, la viande et les fruits comme de purs produits de consommation, et la forme du retable, destinée à la représentation des icônes et à leur adoration. Les natures mortes publicitaires glissent de l’image commerciale vers le symbole et la spiritualité. Dans le même temps, l’image de l’abondance se fait représentation de la dégradation et de l’altération. Le polyptyque n’est qu’un potentiel retable tant qu’il n’est pas accroché derrière l’autel d’une église. La proposition est donc faite, par le titre, de donner à ces images et à ces cadres de fenêtre une sacralité, qui dans l’oeuvre n’est présente qu’en puissance et peut se retrouver activée par l’accrochage.



                                        







                          
 


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